"Silenzio" ou le prix du silence.

  "Silenzio", au départ, c'est l'histoire d'un jeune homme japonais chargé d'accompagner à travers le Japon une toute jeune ado française qui doit retrouver son père. Après un début étrange et musical, très vite le silence se fait et commence alors le chemin de ce duo insolite, muet puisque ne parlant pas la même langue. Le voyage est rythmé par les voyages en train et les chambres d'hôtels, ralenti par les typhons. Et l'on assiste petit à petit à la naissance d'une complicité qui se passe de mots, à un dialogue invisible. C'est un film sur deux êtres qui arrivent à communiquer alors que rien ne devrait le leur permettre, et qui n'est pas sans rappeler le thème de "Be with me", en plus expérimental. Le film est d'une très grande beauté formelle, qui atteint son apogée dans un long plan séquence quasi-final où les deux protagonistes grimpent une route escarpée en se faisant absorber par le brouillard. C'est presque de la peinture. C'est un hymne au silence. Une seule salle en France, une seule séance par jour. Ce qui est beau est rare.

(copyright affiche : Pointligneplan)